Le « non » catégorique des élus locaux

Vendredi soir dernier, le Conseil municipal a débattu sur le projet de schéma départemental de coopération intercommunale. Le maire, Jean-Michel Augré, a exprimé son désaccord avec ce projet de fusion des Communautés de communes du Grand Armagnac (CCGA), du Fezensac (Vic-Fezensac) et du Bas Armagnac (Nogaro).
« Projet incohérent »
« Ce projet est incohérent et ne tient pas compte du bassin de vie, des fiscalités et des compétences différentes, a mis en avant Jean-Michel Augré. Pour l'élaboration de ce projet, les élus des communes et des communautés concernées n'ont jamais été consultés, ce que je déplore. La rapidité avec laquelle le préfet nous demande de nous positionner, avant le 15 décembre, me déconcerte. Pour des projets qui concernent l'avenir d'un territoire, avec des enjeux si importants, les élus ont besoin de temps, afin de peser les avantages et les inconvénients que cela entraînerait. »
Claude Sainrapt, après avoir refait l'historique de la CCGA et exprimé la volonté des élus de développer favorablement le territoire du Grand Armagnac, a conclu : « Ce projet est incohérent, les conséquences seront lourdes et je pense qu'il faut rejeter en l'état la proposition du préfet. Demandons un moratoire, afin d'étudier toutes les incidences. »
Manque de concertation
Isabelle Tintané s'est plaint du manque de concertation des élus. « Nous devons bâtir ensemble l'avenir de notre territoire. Nous ne devons pas agir dans l'urgence. Nous avons besoin d'au moins cinq ans pour bâtir un projet sérieux et cohérent. » Marie-Thérèse Dugas a constaté : « Dans le document du préfet, qui compte 51 pages, Cazaubon, la première station thermale de Midi-Pyrénées, n'est citée qu'une fois. On voit le peu d'importance que tiendra Cazaubon. Déjà qu'il est difficile de travailler à 25 communes, alors à 76, n'en parlons pas. Nous devons d'abord asseoir correctement la CCGA et après on verra avec qui, en temps voulu, nous fusionnerons. »
Chaque élu a exprimé ses opinions défavorables à ce projet, tout en reconnaissant que, dans l'avenir, il faudra tout de même fusionner, mais en tenant compte du bassin de vie, de l'identité des territoires, de la fiscalité et des compétences. Pour eux, la fusion des communautés de communes proches du département des Landes serait beaucoup plus adaptée. Seize élus ont voté contre le projet de schéma de coopération intercommunale et trois se sont abstenus.